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Empreinte numérique et explosion de l’IA : un nouveau défi RSE pour les entreprises

 

L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle générative bouleverse nos façons de travailler, d’innover et de produire. Mais derrière les promesses de gain de temps et de productivité, un enjeu souvent invisible émerge : son empreinte environnementale.

Stockage massif de données, entraînement de modèles énergivores, multiplication des requêtes en ligne…Le numérique représente aujourd’hui environ 3 à 4% des émissions mondiales de CO₂ (The Shift Project, 2023), une part qui pourrait augmenter de 30 à 45% d’ici 2030 si la croissance des usages se poursuit sans actions fortes. 

Pour les entreprises, l’IA n’est donc plus seulement un levier de performance. Elle devient un enjeu majeur de responsabilité environnementale. La vraie question n’est plus « faut-il l’adopter ? » mais « comment le faire de manière responsable ? ».

I. Pourquoi l’empreinte numérique devient un sujet RSE majeur

les chiffres qui interpellent (Selon l’étude ADEME-Arcep (2024))

4,4 %

le numérique représente 4,4 % de l’empreinte carbone française en 2022

29,5 millions

de tonnes de CO₂.

Cette part a presque doublé depuis 2020, avec la hausse des usages et l’intégration des data centers situés à l’étranger.

La consommation électrique atteint 51,5 TWh sur le territoire national et 65 TWh en incluant les infrastructures externes, soit environ 11 % de la consommation française.

Les équipements terminaux concentrent 50 % des émissions, les centres de données 46 %, et les réseaux 4 %.
Le numérique est désormais un poste clé du bilan carbone et un levier central des stratégies RSE.


II. L’impact concret pour les entreprises

La majorité des entreprises sous-estiment la part du numérique dans leurs émissions. Pourtant :

  • un mail simple émet environ 4 g de CO₂ ;
  • avec pièce jointe, jusqu’à 50 g ;
  • une visioconférence d’une heure en haute définition avec trois participants peut générer entre 150 et 1 000 g de CO₂, selon la qualité vidéo et la localisation des serveurs.

 

Multipliés par des centaines d’échanges quotidiens, ces usages représentent des émissions invisibles mais bien réelles.

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les collectivités de plus de 50 000 habitants doivent avoir adopté une stratégie de sobriété numérique, conformément à la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique), préfigurant les obligations à venir pour le secteur privé.

Parallèlement, les clients, investisseurs et salariés exigent davantage de transparence.

Dans un contexte où la crédibilité RSE devient un avantage concurrentiel, l’inaction n’est plus une option.

 

III. Comment intégrer la sobriété numérique dans sa stratégie RSE

La transition vers un numérique plus responsable ne passe pas forcément par de gros investissements, mais par une meilleure maîtrise des usages.

1. Cartographier ses usages numériques

Identifier les principaux postes d’émission : serveurs, stockage cloud, terminaux, IA interne, visioconférences.

Cette cartographie permet de prioriser les actions concrètes et mesurables.

2. Optimiser les pratiques internes

  • Nettoyer régulièrement les serveurs et les espaces cloud.
  • Réduire le poids des mails et limiter les pièces jointes.
  • Régler par défaut la vidéo des réunions en 720p plutôt qu’en haute définition.
  • Choisir des prestataires cloud alimentés en énergie renouvelable.

 

3. Adopter une IA responsable

  • Utiliser des modèles optimisés pour des usages spécifiques, moins gourmands en ressources.
  • Mutualiser les ressources (API, cloud partagé) plutôt que d’entraîner un modèle interne.
  • Mesurer l’impact (kWh consommés, CO₂ par requête) pour piloter l’amélioration.

 

4. Allonger la durée de vie des équipements

Prolonger l’utilisation du matériel de trois à cinq ans peut réduire de jusqu’à 35 % l’empreinte carbone du parc informatique.

Réparer, reconditionner et choisir des équipements labellisés (Energy Star, EPEAT, TCO Certified) sont des gestes simples mais efficaces.

Astuces pratiques pour les PME & ETI

Même sans direction RSE dédiée, une entreprise peut agir :

  • mettre en place une charte d’usages numériques responsables 
  • sensibiliser les équipes aux bons réflexes
  • s’appuyer sur des labels (Numérique Responsable, Planet Tech’Care).
  • mesurer et suivre l’impact via des outils dédiés (ADEME, GreenIT.fr).


Ces initiatives favorisent une prise de conscience collective et valorisent les efforts environnementaux de l’entreprise.

 

IV. Comment l’Expert-Comptable peut accompagner les entreprises face au nouveau défi RSE de l’empreinte numérique et de l’explosion de l’IA ?

L’accélération du numérique et l’essor de l’intelligence artificielle transforment profondément les entreprises… mais aussi leurs responsabilités sociétales.
Derrière la promesse d’efficacité et d’innovation se cachent des enjeux environnementaux, éthiques et sociaux majeurs : consommation énergétique des data centers, obsolescence technologique, gestion des données, biais algorithmiques…

L’Expert-Comptable, par sa position d’interlocuteur stratégique, a un rôle essentiel pour aider les entreprises à intégrer ces enjeux dans leur stratégie RSE.

1. Mesurer et piloter l’empreinte numérique

  • Identifier les sources d’émissions liées au numérique : serveurs, stockage, cloud, équipements informatiques.
  • Mettre en place des indicateurs RSE intégrant la dimension numérique (bilan carbone numérique, analyse du cycle de vie des outils digitaux).
  • Conseiller sur la sobriété numérique : rationalisation des flux, optimisation des usages, allongement de la durée de vie du matériel.


2. Encadrer l’usage responsable de l’IA

  • Aider à définir une gouvernance éthique de l’IA (traçabilité, biais, respect des données personnelles).
  • Intégrer les risques ESG liés à l’IA dans les reportings extra-financiers (CSRD, taxonomie européenne).
  • Sensibiliser dirigeants et collaborateurs à une IA durable et inclusive.


3. Valoriser la performance durable

  • Traduire ces engagements en indicateurs mesurables dans le rapport RSE.
  • Évaluer le retour sur investissement sociétal et environnemental de la sobriété numérique.
  • Valoriser la démarche dans la communication extra-financière pour renforcer la crédibilité et la confiance des parties prenantes.

L’Expert-Comptable devient un chef d’orchestre de la durabilité numérique : il aide les entreprises à mesurer, réduire et valoriser leur empreinte numérique tout en garantissant une utilisation responsable et éthique de l’IA.  Un nouveau champ d’expertise s’ouvre, à la croisée de la tech, de la gouvernance et de la RSE.

Citation inspirante

« L’IA générative accélère la crise climatique. Si vous vous souciez de l’environnement, réfléchissez à deux fois avant d’utiliser l’IA. »
- Sasha Luccioni, chercheuse en intelligence artificielle et responsable climat chez Hugging Face, lors de la conférence ALL IN dédiée à l’intelligence artificielle à Montréal, rapportée par l’AFP en septembre 2024.

Conclusion

L’intelligence artificielle et le numérique façonnent l’économie de demain. Mais leur développement ne peut plus se faire sans conscience environnementale.
En intégrant la sobriété numérique à leur stratégie RSE, les entreprises transforment un risque invisible en opportunité de crédibilité et de différenciation.

Adopter une IA responsable, optimiser ses usages et prolonger la durée de vie de ses équipements, c’est garantir que le progrès technologique reste compatible avec un avenir durable.

 

    ADAGE Conseil

    Cabinet Expert Comptable et Audit

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